dimanche 7 décembre 2014

CE QU'ILS VEULENT FAIRE DE NOISY … (3) LA RUE JEAN-JAURÈS

Voilà ce à quoi ressemblerait la rue centrale de Noisy-le-Sec si le projet de prolongement du T1 était mis en œuvre …


EN PARTANT DE LA GARE

Voici le plan-coupe de la situation de la station, tel qu'il était présenté dans un premier temps dans l'avant projet  :


On remarquera la largeur affichée du trottoir à la sortie de la gare (1,72 m), coincé entre la paroi des magasins (pizzeria, maroquinerie, boulangerie et café) et celle de la station, sur ce qui est sans doute le trottoir le plus passager de notre ville. Le dossier soumis à l'enquête publique prévoyait, lui, une juxtaposition du quai et du trottoir d'une largeur de 5 mètres "permettant d'offrir des quais mieux proportionnés à la station la plus fréquentée de la ligne". 

Mais cette indication de mesure est FALLACIEUSE ! En effet, dans ce même document ("AVP - 0.Notice de présentation"), la largeur de ce "passage" tombe à … 1,40 m !!! 

Cela est encore confirmé plus loin :



… et rappelé encore une fois:


De qui se moque-on ? Comment envisager la viabilité de ce passage ? Et quel accès pour les pompiers  à ces magasins et aux appartements qui les surplombent en cas de sinistre ? Et quelle viabilité pour ces commerçants (qui auraient déjà dû subir des travaux rendant impraticable leur accès durant une longue période) ?



ENTRE L'INTERSECTION DES RUES SANGNIER/UNION ET LA RUE DAMOISELET:

"La plateforme est insérée en site banalisée" : [cf la coupe ci-dessous à la station Saint-Jean]

=> Cela signifie que les automobiles et les vélos roulent sur la voie même du tramway (qui circule à une fréquence de un toutes les 4 mn en heures de pointe) ;


Bravo pour la sécurité ! (blocage éventuel des véhicules de pompiers, puisque le courant sera coupé d'urgence en cas d'incendie, car comment feraient-ils pour se frayer un chemin, les voies étant séparées par une barrière fixe, tandis que les véhicules stationnant derrière le tramway — alors stoppé par la coupure de l'alimentation électrique — bloqueraient le passage ?).

Et faire passer des vélos, devant le tramway, sur des rails, est assurément une riche idée … Rappelons  que l'insertion d'une piste cyclable
avait été posée comme condition à l'insertion du tram rue Jean-Jaurès par la précédente municipalité.


Aucune information concernant la manière de résoudre les contraintes de sécurité dans la rue Jean-Jaurès n'est à ce jour diffusée. Il est simplement indiqué dans le dossier de l'AVP que "une étude est en cours.". De la même façon aucun plan précis concernant les voies réservées aux pompiers n'est consultable.

La responsabilité pénale des décideurs, et notamment celle du préfet, serait alors directement engagée en cas de sinistre et de dommage aux personnes;

=> Cela conduit de façon générale à rétrécir les trottoirs ;

=> Cela implique la disparition de la quasi-totalité des places de stationnement (suppression de 85 places sur l'ensemble de la rue … hors emplacements pompiers). Or, l'Autorité environnementale (Ae) avait émis des recommandations sur le maintien des places de stationnement en centre-ville (conformément aux recommandations du garant de la concertation de 2008), tandis que l'étude d'impact justifiait la réduction de la largeur des trottoirs par la nécessité du "maintien d'un maximum de stationnements destinés à l'activité du centre-ville". (…) et ajoutait :"Le projet restitue 116 places (bilan positif de 6 places" sauf avis contraire des pompiers, ce qui supprimerait 53 emplacements".


En réponse à l'Ae, les maîtres d'ouvrage affirmaient "se réserver la possibilité de recourir à d'autres modalités déjà étudiées permettant le maintien du nombre de places de stationnement dans le centre ville de Noisy-le-Sec". On est très loin du compte … d'autant plus que les maîtres d'ouvrage ne manquent pas de cynisme en affirmant que le déficit de places de stationnement est le fait de la municipalité de Noisy-le-Sec qui construit un conservatoire sur un emplacement qui devrait, selon eux, être un parking public …


=> Cela entraîne le report de toutes les places destinées aux livraisons des commerçants sur les rues adjacentes : très pratique pour eux et pour leurs fournisseurs … (et ce qui supprimera encore dans ces rues de nouvelles places de stationnement jusqu'alors dévolues à tous les automobilistes) ; 


=> Cela génère pour nombre de commerçants la suppression de leur étal …


=> Cela conduira à de grandes difficultés d'entrée-sortie pour, notamment, le parking collectif souterrain du 93 et l'atelier de serrurerie du 59 (l'AVP recommande "l'entrée en marche arrière" : Ben voyons, monsieur le conducteur du tram, veuillez avoir l'obligeance de reculer pendant que j'effectue ma manœuvre …) ; l' immeuble du 69 pose également un double problème : celui de l'accès au parking souterrain de 30 voitures et d'autre part la livraison du fuel pour le chauffage central qui se fait par la rue Jean Jaurès (6 livraisons par an chacune durant 3/4 d'heures).


 => Cela implique la suppression de places sur le parking Picard ;

=> Cela entraînera la fermeture de fait du marché (grande difficulté pour les clients d'y accéder, impossibilité pour les commerçants de garer leurs camionnettes), sans parler de l'accès totalement impossible pendant toute la durée des travaux.


=> Quant aux arbres … "Faute de place, l'alignement existant au niveau de la gare ne sera pas conservé" - " Dans la section banalisée, les bouquets d'arbres existant seront supprimés". On rappellera que sur la ville, 223 arbres doivent être abattus.




ENTRE LA RUE DAMOISELET ET LA PLACE JEANNE-D'ARC:

=> Là encore, suppression de nombreuses places de stationnement du fait de la mis en place de la station du tramway ;

=> Une fois encore, la base d'information sur laquelle a été menée l'enquête publique — et au cours de laquelle les Noiséens se sont clairement prononcés, même si les commissaires enquêteurs n'ont même pas daigné rendre compte de leur point de vue — n'est pas celle qui a été retenue finalement dans l'AVP. En effet, le dossier de base de l'enquête publique indiquait pour la station Place Jeanne d'Arc un positionnement contigu contre le trottoir le long du parvis de la médiathèque. Or, dans l'AVP, la station a été ripée en milieu de chaussée, comme indiquée dans le schéma ci-dessous …




… alors que l'étude d'impact précisait que "le quai direction Val-de-Fontenay vient s'implanter sur le trottoir sans rupture de niveau et en continuité des aménagements du parvis de la médiathèque".
=> Une nouvelle fois l'enquête publique s'est tenue sur la base de documents trompeurs et ne représentant pas la réalité du projet.

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Prochain article à paraître : Les autres rues directement impactées par le projet

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3 commentaires:

  1. Bonjour et bravo pour votre travail,
    Il serait intéressant de connaitre les motivations profondes de ces profanateurs.
    L’on voit bien que Mrs Huchon (candidat à sa propre succession…) et consorts n’ont que faire de la qualité de vie des Noiséens.
    Quel sont les enjeux économiques qui motivent ce tracé ? Et qu’n je parle d’enjeux économique je ne pense pas à la finalité du projet mais bien à une économie souterraine mise en place pour satisfaire la cupidité et l’appât du gain d’un petit nombre au détriment de la majorité.
    Il est dommage que ce sujet ne soit pas suffisamment médiatique pour attirer l’attention de certains journalistes doués pour étaler au grand jour les turpitudes politico financières de nos édiles.
    Ne perdons pas espoir néanmoins car il y a des gents comme vous prêt à informer et lutter avec énergie contre ce projet Pharaoniquo destructeur pour notre ville et ces habitants.
    Un Noiséen inquiet.
    CB

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  2. oui au t1 avenue jean jaures il faut savoir vivre avec sont temps

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  3. Justement vivre avec son temps c'est vivre sans la tramway,mode de transport anachronique que les lobbyistes d'Alsthom ont réussi à imposer à tous nos élus.

    C'est le mode de transport le plus lent après la marche à pieds.

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