UNE NOUVELLE TENTATIVE DE PASSAGE EN FORCE DES PROMOTEURS DU T1

Conformément à ce que nous avions annoncé dans notre article du 5 septembre "Le grand bluff des promoteurs du tramway", la presse a diffusé l'information relative à la mise en œuvre d'une étude complémentaire sur l'éventuelle faisabilité d'un passage du tramway en voie unique par la rue Jean-Jaurès. 

En effet, même le préfet de région, Carenco - pourtant ardent défenseur du projet - a dorénavant reconnu l'impossibilité du projet initial avec passage en double voie du T1 dans cette étroite (moins de 14 mètres) rue centrale commerçante. Il est fort probable que le résultat des études relatives à la sécurité était défavorable au projet, comme nous le présagions. On se rappellera qu'avec leur incompétence notoire sur le sujet et leur défense aveugle du projet de dévastation du centre-ville noiséen, tant Huchon que Bartolone parlaient du tramway qu'ils voulaient insérer de force dans ce qu'ils dénommaient "l'avenue Jean-Jaurès" [sic... !]. 

Trois remarques essentielles : 

• si une nouvelle étude est lancée, c'est que cette solution de voie unique, déjà étudiée et rejetée, est loin d'aller de soi. Pourquoi ? Il est quasiment évident que transformer une partie du tronçon en voie unique ne résoudrait pas les problèmes de sécurité, sauf peut-être à envisager une alimentation sans caténaires. Pour ce faire il faudrait que l'ensemble des rames du T1 soient compatibles avec une alimentation par le sol, ou bien soient équipées de batteries (solution problématique sur le plan écologique) avec comme conséquences un coût supplémentaire à ajouter au montant déjà astronomique du projet, ainsi qu'une perte de places pour les voyageurs dans chaque rame du fait du volume des batteries. Cette option aurait en outre un très fort impact sur des performances déjà extrêmement médiocres comme chacun le sait ;

• l'étude ne semble pas porter sur le problème de la montée de la rue Anatole-France et de la rue Émile-Zola : aucune solution n'a aujourd'hui été apportée pour permettre un accès acceptable à cette rue. Pour mémoire cette rue n'aurait plus qu'un seul accès, la rue du Plateau, que la forte pente rend inaccessible aux camions d'éboueurs, pompiers, etc. ;

•  les travaux ne doivent évidemment pas démarrer sur un autre secteur du prolongement tant que des solutions acceptables n'ont pas été trouvées pour la traversée de Noisy.

Lu dans "Le Parisien" du 5 octobre 2016

Il est clair que toute décision de réalisation du prolongement est ainsi reportée, et sera normalement fonction du résultat de l'étude annoncée. À noter néanmoins qu'il n'est pas fait mention d'une enquête publique complémentaire, qui serait certainement nécessaire au cas où cette étude conclurait à la faisabilité éventuelle du projet.

Or ces derniers jours les propriétaires de résidences ou de terrains jouxtant le tracé du projet de prolongement du tramway T1 ont reçu ce type de courrier comminatoire adressé par le directeur des Affaires Domaniales et Juridiques du département de Seine-Saint-Denis : 

Une fois de plus nos "décideurs" continuent de faire le forcing : alors même que le prolongement avait été suspendu, que le tracé avait été remis en cause et que les services de sécurité n'avaient pas donné leur avis, les travaux de dévoiement de réseaux ont été entamés (à grand frais pour les contribuables) depuis des mois sur Noisy. Les conséquences en sont une forte pénalisation quant à la circulation des piétons, des automobiles et des autobus (le 105 est dérouté et son trajet fortement allongé, les arrêts des autres bus déplacés).

Maintenant, le département veut mettre en œuvre des expropriations et pénaliser les propriétaires, sans avoir du tout la certitude que ces expropriations seraient à mettre en œuvre ! Il est vrai qu'en ce moment il n'est pas nécessaire d'être avare des deniers publics, le 93 étant comme chacun le sait financièrement florissant (ce n'est pas grave, il suffit d'augmenter encore les impôts locaux : + 10,52 % pour la taxe foncière cette année)…

Nous n'en serions pas là si les études avaient été menées correctement, si l'enquête publique avait été conduite de façon non partisane, et si les responsables politiques ne s'étaient pas entêtés sur ce projet infaisable. 

 Est-ce vraiment cela que les Noiséens veulent cela rue Jean-Jaurès ? :