Alors même que des politiques cherchent à nous imposer de force le projet irréalisable de prolongement du T1 par la rue Jean-Jaurès — d'un coût astronomique et porteur de risques inacceptables pour la population — quelle
ne fut pas la surprise et l'indignation des Noiséens de découvrir il y a quelques
jours, au hasard d'un article de presse, que leur gare SNCF, l'une des plus
importantes de la région parisienne en termes d'utilisateurs, était classifiée
comme dangereuse pour les voyageurs !
Un an après la catastrophe
ferroviaire de Brétigny, qui a fait sept morts et des dizaines de blessés, les
experts mandatés par la justice ont rendu des "conclusions sévères" à l'encontre de la SNCF, mettant en cause
un "déficit de maintenance".
"Le passage de Brétigny était connu des services de la SNCF comme une
zone à risque, ce qui aurait dû logiquement conduire à une surveillance accrue,
et surtout adaptée."
Selon le procureur de la République d'Evry, Eric Lallement, ces experts ont contrôlé dans le cadre de leur enquête "trois autres endroits laissés à leur choix sur le territoire national", en l'espèce les gares d'Epernay (Marne), Juvisy-sur-Orge (Essonne) et Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis).
Alors que les deux premières ont été jugées "satisfaisantes", ils ont pointé en janvier l'état du réseau en gare de Noisy-le-Sec." Ils ont fait des observations sévères qui ont fait immédiatement l'objet d'une communication au juge d'instruction", a précisé Eric Lallement lors d'une conférence de presse, ajoutant que des travaux avaient été "entrepris pour y remédier".
"Les experts se sont rendus au mois de janvier dans cette gare, ils ont transmis au procureur leurs observations plusieurs semaines après. Le procureur nous les a immédiatement transmises, nous avons réagi instantanément", s'est défendu lundi Jacques Rapoport, président du gestionnaire d'infrastructure Réseau ferré de France (RFF).
Selon France info, les experts s'étaient rendus à Noisy-le-Sec le 28 janvier. Ils avaient examiné deux aiguillages. Sur le premier, ils avaient repéré plusieurs boulons manquants ou cassés et sur le deuxième, les rails jouaient trop, et ne se déformaient pas normalement. Par ailleurs des affaissements de quais ont été observés.
En dépit de ces constats, Noisy ne semble pas avoir été placée
dans les priorités.
Jugeant "inacceptable" d'être informé par la presse que l'état des
infrastructures de la gare de Noisy-le-Sec était jugé alarmant, le maire,
monsieur Laurent Rivoire s'est adressé à monsieur Rapoport en lui demandant de
lui faire état des mesures conservatoires d'urgence qui seront prises afin
d'assurer la sécurité des voyageurs. Monsieur Olivier Deleu, conseiller
municipal en charge des transports, s'est indigné lors de son intervention dans
l'émission télévisée "C dans l'air" de l'opacité qui présidait sur
ces questions de sécurité, ô combien déterminantes pour les citoyens.
Curieusement, et sans
vouloir faire de catastrophisme, la gare avait été rénovée en début 2013, mais
les constatations des experts ont été réalisées après cette rénovation. Ce qui
est inquiétant est de voir le responsable de la SNCF, monsieur Guillaume Pépy,
nier les résultats de l'étude et s'être exprimé ainsi avant même d'avoir au
connaissance de l'épisode de Noisy-le-Sec: "Ce n'est pas parce qu'il y
a un problème à Brétigny qu'il y a ailleurs des problèmes. Le réseau ferré est
sûr". On remarquera que cette
politique peut néanmoins conduire par facilité à fermer des lignes devenues
"non sûres" car non
entretenues, comme c'est le cas en ce moment sur la ligne qui va de
Clermont-Ferrand à Bordeaux, cette "politique" parfaitement
irresponsable d'abandon ne pouvant évidemment être mise en œuvre en région
parisienne …
Les experts estiment
aussi que le délabrement du réseau aurait logiquement dû conduire la SNCF à
modifier et adapter ses procédures. Par ailleurs si selon eux le personnel en
charge de la surveillance du matériel est mal formé ou mal recruté, le rapport
atténue la responsabilité des agents, en qualifiant les prescriptions de
maintenance de la SNCF de "complexes, parfois difficiles à interpréter
ou à appliquer par des hommes de terrain (…), et de toute évidence impossibles
à mettre en œuvre de façon cohérente".
Il y a 380 gares en
Ile-de-France. Seules 3 ont été expertisées. Combien de Noisy-le-Sec en
puissance ? Le plan Vigirail, débuté en octobre 2013 à la suite de
l'accident de Brétigny, est en cours de mise en œuvre suite aux consignes du
bureau d'études. Il ne sera terminé qu'en 2018, pour un budget de 410 millions
d'euros. Selon les spécialistes plusieurs milliards (certains parlent de 20 milliards) seraient nécessaires pour remettre tout le réseau ferré en état.
L'urgence n'est-elle pas de remettre à niveau les infrastructures de transport existantes et de les faire fonctionner correctement en assurant la sécurité nécessaire pour les voyageurs, plutôt que se lancer dans des projets aberrants comme le prolongement du T1 ou le projet de ligne 15 de métro qui doublonnerait EOLE sur 8 km ?
Arrêtons de dire qu'il y a de l'argent et qu'on peut tout faire.
Notre proposition :
http://tramnon.blogspot.fr/p/blog-page_1227.html
permettrait d'économiser plusieurs centaines de millions d'euros avec un meilleur service rendu.
Les fonds ainsi épargnés seraient bien utiles ailleurs !
L'urgence n'est-elle pas de remettre à niveau les infrastructures de transport existantes et de les faire fonctionner correctement en assurant la sécurité nécessaire pour les voyageurs, plutôt que se lancer dans des projets aberrants comme le prolongement du T1 ou le projet de ligne 15 de métro qui doublonnerait EOLE sur 8 km ?
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