QUELLES ALTERNATIVES À LA DÉVASTATION DE LA RUE jEAN-JAURÈS ?

Quand un projet est mal conçu, mal engagé, mal mené, il est bien difficile de s'en sortir "par le haut", et le coût pour les contribuables est souvent exorbitant. Le prolongement du T1 vers le Sud en est un exemple flagrant ; il y en a d'autres bien sûr comme le barrage de Sivens, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ...

Petit résumé : On se trouve face à un projet d'un coût astronomique (plus de 60 millions € du km), coût en grande partie dû aux très importants travaux de génie civil qu'implique ce prolongement.

Il s'agit d'un projet dont le but est en fait de réaliser une opération urbaine sur Montreuil, la desserte d'une partie de cette ville n'étant en fait qu'un prétexte (même si le désenclavement de ce quartier reste nécessaire).  De plus il ne présente qu'une efficacité médiocre en termes de transport, compte tenu de la faible vitesse annoncée.

Le passage en plein centre de Noisy-le-Sec, non envisagé au départ, est le fait de l'acharnement d'un ancien maire de cette ville, Jean-Louis Mons, qui ne s'est pas préoccupé de sa faisabilité.

L'examen des documents d'étude conduit toute personne de bon sens à la conclusion que l'insertion de ce tramway dans le centre de Noisy tel qu'il est  proposé est impossible. Nous l'avons largement démontré dans nos précédents articles.

Il est scandaleux que des sommes importantes aient été récemment engagées dans des études et travaux de dévoiement de réseau, sans par exemple avoir l'assurance que les pompiers donneraient un avis favorable au projet dans son ensemble. Cela est d'autant plus inadmissible que le président du Conseil Départemental prétexte ces dépenses pour affirmer qu'il faut démarrer le projet (sans même savoir s'il aura cet accord des pompiers, très loin d'être acquis à ce jour). 
 
Valérie Pécresse, nouvelle présidente de la région Île-de-France et du STIF (Syndicat des Transports d'IdF), après une visite rue Jean-Jaurès au cours de laquelle elle a pu constater l'aberration du tracé,  s'est engagée à remettre en cause le projet de T1 rue Jean-Jaurès à Noisy-le-Sec et "à faire procéder à un réexamen sans délai de ce tracé".

"Le tracé qui sera mis en œuvre devra recueillir l'adhésion la plus large et être partagé par l'ensemble des acteurs locaux et des habitants", a-t-elle écrit.


Quelles sont les alternatives au projet actuel ?

La première hypothèse qui vient à l'esprit est l'abandon de ce prolongement.

Il y a malgré tout un besoin de désenclaver les quartiers du Bas Montreuil.

Tramnon a toujours affirmé que la meilleure solution serait d'appliquer le tracé du T1 à la future ligne 15 de métro. Malgré son évidente pertinence (permettant d'économiser plus d'un demi-milliard d'euros et d'éviter de doublonner plusieurs voies ferrées sur 10 km), cette idée est loin d'avoir été étudiée par les responsables politiques, et a été rejetée d'emblée sans aucun examen par le Conseil général 93.

La municipalité de Noisy-le-Sec, en lien avec celle de Bobigny,  a proposé un nouveau schéma. Un embranchement au Pont de Bondy permettrait une alternance du passage des rames :

- d'une part vers la gare de Noisy, qui demeurerait un terminus comme actuellement;

- d'autre part à destination de la Place Carnot à Romainville et Val-de-Fontenay, en empruntant l'ex N3 et la rue du Parc.

Un cheminement commun avec le tramway serait emprunté par le T Zen le long de l'ex N3 (en pointillé rose sur le schéma).

L'intérêt de ce tracé (en pointillé bleu sur le schéma) est de préserver la rue Jean-Jaurès, tout en contribuant à desservir la nombreuse population attendue suite aux constructions à venir sur la zone en bordure du canal (4000 logements).

Par ailleurs, la construction d'une plateforme commune T1-T Zen permettrait une mutualisation des coûts, sachant que le projet actuel du T Zen manque pour son bouclage d'un montant de 54 millions d'euros. On rappellera que le T Zen est un moyen de transport léger, circulant en site propre, mais sans rails ni caténaires, ce qui signifie qu'il est beaucoup moins contraignant et très sensiblement moins coûteux que le tramway.

Son défaut est qu'il ne résout en rien les contraintes très fortes qu'entraînerait le passage du T1 dans le haut de la rue Anatole-France à Noisy, et notamment pour les riverains aux alentours de la rue Émile-Zola. Une mise en voie unique sur ce tronçon permettrait de minimiser le problème.

On pourrait proposer une variante intéressante à ce schéma :

Il s'agirait, au lieu de réaliser avec une ligne de tramway le nouvel embranchement [Pont-de-Bondy—La Folie—Place Carnot—Val-de-Fontenay], de le mener à bien avec une ligne T Zen, suffisante eu égard au trafic attendu, et bien moins coûteuse et contraignante que la solution ferrée. Avantage supplémentaire : un délai de réalisation moindre que la solution tramway, et donc une mise en fonctionnement plus rapide pour les usagers.

La ligne de T Zen aurait deux tracés,  parcourus en alternance par les rames :

- un tracé Pavillons/Paris sur l'ex N3
- un tracé Pont-de-Bondy—La Folie— Val-de-Fontenay.

L'idéal serait que ce second tracé relie directement Bobigny à La Folie puis à Val-de-Fontenay, sous réserve que quelques problèmes techniques puissent être levés.

Une autre option consisterait à limiter la ligne de T Zen à la section Place Carnot - Val de Fontenay. Il a déjà été envisagé une liaison entre la ligne de métro M11 et La Folie par le moyen d'une ligne de téléphérique.