Mais il est une partie de ces habitants qui serait encore plus lourdement pénalisée que les autres … Ce sont les personnes à mobilité réduite (PMR), à savoir celles souffrant d'un handicap — mais également toutes celles ayant des difficultés à se déplacer (personnes âgées, ou accompagnées d'enfants en bas âge, notamment avec des poussettes, femmes enceintes, etc.).
Pour les seniors et personnes handicapées, une simple marche d’un trottoir ou des escaliers constituent un obstacle. Ainsi, des activités de tous les jours comme faire ses courses, se rendre à son travail ou à des lieux de divertissement peuvent tourner en un véritable parcours du combattant, ou parfois même à l'abandon des projets de sortie ...
Avec la nouvelle législation sur le handicap appliquée à partir de février 2015, les Établissements Recevant du Public (ERP), qu’ils soient privés (commerces, hôtels, restaurants) ou publics (transports, hôpitaux, écoles, administrations) devront obligatoirement être conformes aux normes d'accessibilité pour faciliter les déplacements aux personnes à mobilité réduite.
En effet, la loi pour la citoyenneté des personnes handicapées du 11 février 2005 avait créé l'obligation de mise en accessibilité des bâtiments et des transports dans un délai maximum de 10 ans, et s'applique naturellement aux projets nouveaux, à savoir ceux devant être livrés à partir du mois prochain. Cette loi étend l'obligation d'accessibilité à toute la chaîne du déplacement : la personne handicapée doit pouvoir accéder notamment à tous les transports en commun et y évoluer de manière continue, sans rupture.
Le projet de prolongement du T1 hors la loi
Or la projet de prolongement du T1 sur la ville de Noisy-le-Sec déroge sur plusieurs points à ces obligations et est donc hors la loi.
Le cas le plus flagrant est représenté par les deux stations du T1 situées entre la place Jeanne-d'Arc et la place Carnot : ces stations ne seront pas accessibles aux PMR, l'une dans sa totalité (Carrefour de la Vierge), l'autre pour le quai à la montée (Rue Hélène), car seules des marches permettront d'accéder aux quais de ces stations.
La rue Émile-Zola hors d'atteinte
Ces fortes contraintes s'ajoutent dans une zone où l'accès à la rue Émile-Zola serait remplacé par un escalier et par une rampe très pentue. En outre, la réglementation impose une largeur du quai supérieure à 3,50 m "permettant une accessibilité optimale aux personnes à mobilité réduite pour répondre aux prescriptions, assurant le confort des cheminements": or cette dimension n'est pas respectée pour la station Saint-Jean, dont le quai central a une largeur de 3,20 m., ni pour la station Petit-Noisy (3,15 m), ni encore pour la station Place-Jeanne-d'Arc (3,45 m.).
Un accès à la gare SNCF qui se rétrécit de jour en jour
La dernière version du projet affichait un plan où le passage devant la pizzeria (ex-Charcuterie Labelle) se réduisait à … 1,72 mètres … C'est franchement se moquer du monde, sur l'un des lieux de passage les plus fréquentés de la ville, permettant la liaison entre la gare et la rue Jean-Jaurès. Mais ce n'est pas tout : il y a une erreur (volontaire ?) sur le plan, puisque la largeur retenue du passage est en fait de … 1,40 mètre !!!
Cela s'ajoute au rétrécissement prévu des trottoirs sur la plus grande partie de la rue Jean-Jaurès, déjà pour certains insuffisamment dimensionnés, tandis que le passage piétons proche du pont SNCF, à côté de la gare, ne sera plus accessible aux PMR.
Pour mémoire, au terminus du T1 à à Val-de-Fontenay, les correspondances train et bus seront à plus de 300 mètres de la station du tramway.
Des places de stationnement spécifiques en nombre insuffisant
Quant aux places spécifiques requises pour les PMR utilisant un véhicule adapté, la réglementation impose de leur réserver un nombre suffisant de places de stationnement pour leur véhicule.
Or cette réglementation n'est pas observée dans le projet actuel:
- une place est supprimée sur la rue Jean-Jaurès afin de réaliser la "voie pompiers"
- le nombre requis d'emplacements n'est pas observé sur le boulevard Michelet .
Certes aujourd'hui cette règle n'est pas respectée mais il est inconcevable qu'à l'occasion d'un réaménagement l'obligation ne soit pas prise en compte, d'autant que la mise en double sens du boulevard ne laissera aucune possibilité de se mettre au norme dans le futur.
CONCLUSION : Noisy est la seule ville du tracé où des stations seront inaccessibles aux PMR.
Il est "amusant" de lire ce que se permettent d'écrire sans honte et avec un culot sans égal les décideurs du projet dans leur avant-projet définitif (Vol 5 à la page 74) :
Sans doute ont-ils "oublié" de lire la suite de leur document …
Lien qui mènera vers un site où il est question des pentes pour handicapés, entre autres.
RépondreSupprimerhttp://www.handinorme.com/accessibilite-handicap/31-rampes-dacces-pour-handicapes-quelle-reglementation-
Une pente de 5% est le maxi admissible, ensuite c'est du toléré, je pense que les crânes d’œufs y ont pensé, c'est pour ça qu'ils ont fait des rampes de 5 %.
Mais les marches, les marches ! Ça, ce n'est pas admissible !
Il faudrait obliger ses m'sieurs dames à circuler en fauteuil pour tester leurs œuvres.
En dehors du tram, il y a l’accès au quai de la gare où il y a encore quelques années, les employés nous faisaient passer par l'ascenseur à bagages ! Ensuite, il fallait passer de quais en quais en traversant les voies.